Au fil des années, de nombreuses personnes ont découvert les bienfaits de l’écriture thérapeutique. Qu’il s’agisse de tenir un journal quotidien, d’écrire des poèmes ou des récits, mettre des mots sur ses émotions peut aider à surmonter des difficultés, à mieux se connaître et à apaiser ses souffrances. Dans cet article, je souhaite partager mon expérience personnelle avec l’écriture thérapeutique et proposer quelques pistes pour ceux et celles qui aimeraient s’essayer à cette pratique.

Mon histoire avec l’écriture : de la confusion à la clarté
Quand j’ai commencé à écrire, je ne cherchais pas spécifiquement un effet thérapeutique. Je sentais simplement le besoin de déposer sur le papier ce qui me troublait, de noter mes réflexions. À l’époque, j’étais en pleine période d’incertitude : des questions existentielles, un manque de confiance en moi, et un sentiment de ne pas trouver ma place. J’achetais alors un petit carnet, dans lequel j’écrivais chaque soir tout ce qui me passait par la tête.
- Un espace d’expression libre : Je n’étais soumise à aucune contrainte. Pas de jugement, pas de regard extérieur, pas de règles strictes. Je me laissais aller à noircir les pages de mon carnet avec des mots bruts, parfois confus, parfois douloureux, souvent libérateurs.
- Une meilleure compréhension de moi-même : Jour après jour, j’ai commencé à discerner des schémas récurrents dans mes pensées et mes émotions. Par exemple, je réalisais que beaucoup de mes inquiétudes tournaient autour du regard des autres. Consciente de ce point, j’ai peu à peu pu travailler sur la confiance en moi.
- Une progression en douceur : L’écriture ne m’a pas « guérie » du jour au lendemain, mais elle m’a offert une fenêtre pour explorer mon monde intérieur. C’était comme si j’avais un lieu sûr où déposer mes fardeaux.
Les bienfaits de l’écriture thérapeutique
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Externaliser ses émotions
Écrire permet de donner un support concret à ses pensées. Lorsqu’on pose les mots sur le papier ou sur un clavier, on crée une distance entre soi et ses émotions. Cette distance peut aider à clarifier ce que l’on ressent réellement, plutôt que de se laisser submerger par un flot incessant de pensées. -
Réduire le stress et l’anxiété
Mettre par écrit ses difficultés, ses peurs, ses doutes, c’est déjà amorcer un processus de libération. À force d’écrire, on peut constater que certains problèmes se dénouent plus vite que prévu ou apparaissent moins importants que ce qu’on imaginait. -
Mieux se connaître et repérer ses mécanismes de pensée
L’écriture régulière permet de repérer des schémas : par exemple, constater qu’à chaque imprévu, on réagit de la même manière. Repérer ces automatismes nous offre la possibilité de les transformer. -
Renforcer l’estime de soi
Tenir un journal ou écrire de la fiction peut valoriser l’auteur. En effet, produire du contenu créatif, donner vie à ses pensées, est un acte qui nourrit la confiance en soi et démontre sa capacité à prendre soin de son espace intérieur.
Quelques pistes pour débuter
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Tenir un journal quotidien
Offrez-vous un carnet ou créez un fichier sur votre ordinateur. L’important est d’avoir un endroit où vous vous sentez libre d’écrire sans jugement. Essayez, si possible, d’être régulier·ère : un petit créneau chaque matin ou chaque soir. -
Écrire une lettre (que vous n’enverrez jamais)
Une lettre à une personne avec qui vous avez un conflit, à vous-même dans 10 ans, ou à quelqu’un qui vous manque… Exprimer par écrit tout ce que vous ressentez peut être un exutoire puissant et libérateur. -
S’essayer à la poésie ou à la fiction
L’écriture thérapeutique peut passer par la création artistique. Laissez-vous aller à imaginer des histoires, à composer des poèmes. Vous pourriez être surpris·e de la justesse des émotions et des messages que vous ferez émerger. -
Respecter ses limites
Il est possible que l’écriture fasse remonter des émotions intenses. Écoutez-vous. Faites des pauses si nécessaire. L’idée n’est pas de se forcer à revivre systématiquement des expériences douloureuses, mais plutôt de s’ouvrir à ses ressentis de manière bienveillante et progressive.
Comment l’écriture a transformé ma vision du monde
Avec le temps, l’acte d’écrire est devenu pour moi une forme d’ancrage. Il m’arrive encore d’avoir des périodes de doute ou d’anxiété, mais je sais que je peux revenir à mon carnet pour « faire le tri » dans mon esprit.
- Un sentiment de légèreté : Après chaque session d’écriture, je ressens un soulagement. Mes pensées sont posées, clarifiées.
- Un regard plus objectif : Rédiger mon ressenti me permet de prendre du recul sur mon vécu. Quand je relis mes textes, je prends conscience de mon évolution et je note aussi les moments-clés où j’ai su surmonter des difficultés.
- Une créativité réveillée : Avec la pratique, j’ai aussi développé une plus grande aisance à m’exprimer. J’ai commencé à écrire des histoires courtes, à associer mes expériences à des images, des métaphores, ce qui a nourri une partie de moi que je ne soupçonnais pas.
Conclusion
L’écriture thérapeutique est une approche simple et à la portée de tous. Elle ne nécessite aucun talent particulier, juste l’envie de se rencontrer soi-même dans l’intimité d’une page blanche. C’est un espace de liberté, un refuge où l’on peut se déposer sans crainte d’être jugé. Au-delà de l’aspect thérapeutique, écrire est aussi un moyen de cultiver sa créativité et de prendre soin de son monde intérieur.
Si vous n’avez jamais essayé, pourquoi ne pas vous lancer ? Prenez quelques minutes chaque jour pour noter ce qui vous traverse l’esprit. Vous pourriez être surpris·e de la douceur et de la clarté que l’écriture apportera dans votre vie.
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